Lyon puissance 4 ! Par Régis AUMONT
De Sports.fr
C'est fait. Lyon n'a pas manqué l'occasion, dimanche soir, de décrocher, trois journées avant le terme du championnat, le titre de champion de France en dominant Ajaccio (2-1) à Gerland lors du match décalé de la 35e journée de Ligue 1. Un succès obtenu face à des Corses, réduits à dix dès la 41e minute de la rencontre, grâce à des réalisations de Govou et de Caçapa qui offrent aux Gones leur quatrième sacre hexagonal consécutif. Un exploit qui permet à l'Olympique lyonnais de rejoindre Marseille et Saint-Etienne dans l'histoire.
Govou, auteur du premier but. Lyon n'a pas fait durer le suspense. Quasiment certains de décrocher leur quatrième titre consécutif de champion de France depuis plusieurs semaines déjà, les Rhodaniens ont conclu l'affaire dès leur première opportunité, dimanche soir à Gerland, face à Ajaccio. Avec onze points d'avance sur son dauphin, le Losc, à trois journées du terme du championnat, l'OL est la première équipe depuis Nantes en 1977 à célébrer un sacre si tôt dans la saison. "Il fallait concrétiser contre une belle équipe d'Ajaccio", lançait Anthony Reveillère à l'issue de la rencontre. "On a vraiment été sérieux après notre deuxième but pour garder le score et fêter le sacre", ajoutait le latéral droit des Gones dans un large sourire.
Une joie partagée par tous ses coéquipiers fêtant le sacre sur la pelouse de Gerland au terme de la rencontre. De Wiltord, qui a pourtant déjà connu des sacres avec Bordeaux et Arsenal : "Ça fait toujours autant plaisir. On a fait une grosse saison. Le groupe était vraiment super", au jeune Benarfa, 17 ans, promu dans le groupe professionnel cette année, "Je suis super content pour le groupe. On a fait une très grande saison. Maintenant, il faudra être au même niveau la saison prochaine."
Aulas pense déjà à l'an prochainNul doute que l'Olympique Lyonnais, par le biais de Jean-Michel Aulas, mettra tout en œuvre pour maintenir le club au sommet du football hexagonal dans les années à venir. Le président, si tôt le coup de sifflet final retenti, annonçait déjà : "On va essayer l'an prochain d'augmenter le niveau de l'équipe. L'objectif sera de glaner un cinquième titre et d'aller au Stade de France pour disputer la finale de la Ligue des Champions". Avec ou sans Paul Le Guen à la tête de l'équipe, le suspense reste entier mais devrait très bientôt être divulgué. Le verdict est attendu dans les prochaines 48 heures.
En tout cas, pour son (peut-être) dernier match à enjeu sur le banc lyonnais, l'ancien international n'a pas passé une soirée de tout repos. Si son équipe était la première à entrer en action face à une formation corse toujours à la recherche du maintien, c'est l'ACA qui se procurait la première véritable occasion de but lorsque Andre Luiz touchait le poteau gauche de Grégory Coupet, battu sur le coup, sur une frappe à l'entrée de la surface de réparation (7e). Une alerte pour les Gones qui mettaient du temps pour réagir mais qui allaient se déchaîner lors du dernier quart d'heure du premier acte. Tout d'abord par Sylvain Wiltord dont la frappe du gauche était parfaitement contrôlée par Stéphane Porato (30e). Puis deux minutes plus tard, les Lyonnais se voyaient accorder un penalty par M.Duhamel après que Xavier Collin ait accroché Juninho dans les dix-huit mètres. Le Brésilien tentait de se faire justice lui-même mais Porato se détendait bien sur sa gauche pour détourner la frappe de l'artilleur en chef des locaux (32e).
Sur le corner qui suivait, Wiltord, encore lui, réalisait un superbe contrôle orienté mais sa frappe du droit n'accrochait pas le cadre (33e). Ajaccio pliait sans rompre mais sur l'action suivante, l'arrière-garde corse allait craquer sur un débordement côté gauche d'Eric Abidal dont le centre millimétré était repris aux six mètres d'une tête plongeante de Sydney Govou qui ouvrait le score et enflammait tout Gerland (1-0, 35e). Le plus dur était fait. Surtout que juste avant le repos, Mamadou Seck écopait d'un carton rouge logique suite à une main grossière du défenseur pour intercepter une passe de Wiltord à l'entrée de la zone de vérité (42e).
L'OL fait la fête. Caçapa délivre les Gones !Au retour des vestiaires, les champions de France repartaient sur les chapeaux de roue avec une nouvelle frappe de Wiltord, mais sa demi-volée des vingt mètres échouait à quelques centimètres des buts du portier ajaccien (46e). Le KO était tout proche. Et là, à la surprise générale, alors que l'on pensait que les Corses allaient souffrir du fait de leur infériorité numérique, les hommes de Rolland Courbis allaient revenir dans la partie. Une réalisation de Yohan Dumont qui profitait d'une belle remise de la tête de Cyril Chapuis et de l'apathie de la charnière centrale lyonnaise, pour tromper Coupet des dix-huit mètres avec l'aide du poteau droit du portier international. Tout restait à faire pour la troupe de Le Guen.
Et là, la force mentale du groupe lyonnais allait rejaillir. Sur un corner joué à deux par Juninho et Florent Malouda, le Guyanais ajustait un magnifique centre repris d'une tête smashée par Claudio Caçapa qui ne laissait aucune chance à Porato et remettait les Gones sur les bons rails (2-1, 65e). Le premier but du Brésilien en championnat cette saison se révélait être le but du titre. Puisque Lyon gérait parfaitement la fin de match et se montrait même le plus dangereux lorsque Cris reprenait, en se jetant, un coup-franc venu de derrière de Juninho mais la frappe du Brésilien heurtait le montant corse (80e).
Le score restait donc à 2-1, ce qui suffisait au bonheur de Paul Le Guen, entraîneur comblé, "Le groupe a été merveilleux toute l'année. Il a été solidaire. On est pas passé loin en Coupe d'Europe. C'est une merveilleuse récompense. Il faut savourer". Diarra affichait lui-aussi sa satisfaction de rentrer dans l'histoire du football français avec ce quatrième titre de champion d'affilée, "C'est une grande joie de décrocher un 4e titre pour le club. On rejoint Saint-Etienne et Marseille dans l'histoire. C'est super.". Et ce n'est peut être pas fini...